SAINT ROCH DE MONTPELLIER

Saint Roch naquit à Montpellier entre 1346 et 1350 en pleine guerre de Cent Ans, dans une Europe ravagée par la grande peste qui de 1348 à 1352 fit 25 millions de morts.

Ce petit résumé biographique présente successivement le contexte dans lequel vint au monde Saint Roch, sa famille, son séjour en Italie et le culte qu’il inspira.

LE CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL

En 1349 le roi Jacques III d’Aragon vend la seigneurie de Montpellier au roi de France Philippe VI de Valois. Montpellier est alors une des plus importantes villes du sud (40.000 habitants) qui doit sa renommée à son université (médecine et droit notamment), ses échanges commerciaux avec l’ensemble du bassin méditerranéen. C’est également une étape important pour les pèlerinages.

 Sous le pontificat de Clément V, la papauté s’est installée, en 1309, en Avignon. Elle ne regagnera Rome qu’en 1377 sous Grégoire XI.

LA FAMILLE DE ROCH

Le père de Roch, Jean, est un riche marchand de Montpellier. Il en est aussi un des notables puisqu’il fut consul de la ville en 1363.

Sa mère, Dame Libèra est originaire de Lombardie.

Roch fut un enfant désiré, élevé dans un milieu profondément chrétien. Il fit ses études, probablement chez les dominicains, et ensuite à l’école de médecine.

Il connut les épidémies de peste de 1358 et1361. Celle de 1361 fit à Montpellier, durant trois mois, 500 morts par jour.

Vers l’âge de 17-20 ans il se retrouva orphelin. Il distribua ses biens aux pauvres et, après avoir reçu la bénédiction de l’évêque de Maguelone, partit en tant que pèlerin pour Rome.

 

LE SEJOUR ET LA MORT EN ITALIE

Sans doute vers la fin du mois de juillet 1367, il arrive à Acquapendente à l’entrée du Latium (à 132 km de Rome), ville ravagée par la peste. Roch propose son aide et reste trois mois à soigner les pestiférés et en guérir certains.

Il se rend ensuite à Cesena, en Romagne et parvient à Rome au début de l’année 1368. Il a dû très certainement s’occuper des malades de l’hôpital Santa Maria di Sassa relevant de l’ordre du Saint Esprit, ordre fondé par Gui de Montpellier.

Il est reçu par le pape Urbain V revenu à Rome le 16 octobre 1367 ; mais, devant les factions qui s’affrontent en permanence dans la ville et le menacent, Urbain V regagne Avignon en 1370.

C’est à la même époque que Roch décide de revenir à Montpellier. Le séjour de Roch à Rome correspond à celui du Pape dans la Ville Eternelle.

Roch part vers le nord, passe par Rimini et Plaisance où il contracte la peste. Il se réfugie dans le bois de Sarmato et attend la mort. Une source aurait jailli lui permettant de se rafraichir et un chien lui apporte du pain. Intrigué par le manège de son chien, Gothard Perestreli l’aurait suivi et aurait ainsi découvert Roch dont il serait devenu le premier biographe.

Guéri, Roch reprend sa route en direction des terres du duc de Milan adversaire du Pape. Pris pour un espion du Pape, il est arrêté près de Voghera. Il restera prisonnier cinq ans refusant, fidèle au vœu de tout pèlerin, de révéler son identité. Ses gardiens observent qu’une aura lumineuse entoure le prisonnier et que des voix se font entendre. Il ne sera reconnu qu’à la veille de sa mort grâce à une marque de naissance, une croix, qu’il avait sur la poitrine. Le seigneur de Voghera le fit enterrer dans un tombeau qui devint un lieu de pèlerinage.

Sa mort survint un 16 août entre 1377 et 1380.

LE CULTE DE SAINT ROCH

Dès 1382, il est fêté à Voghera et dans tout le nord de l’Italie.

Une nuit de mars 1485, les Vénitiens, toujours très éprouvés par la peste, enlèvent le corps et le transportent à Venise où ils lui élèvent la Scuola Grande di San Rocco.

Au début du XVème siècle, Grégoire XIII introduit son culte à la date du 16 août. Le 26 octobre 1629 Urbain VIII l’approuve solennellement.

Le culte de Saint Roch se répandit aux quatre coins du monde.

La ville de Montpellier lui dédie une chapelle en 1420, mais il faudra attendre 1867 pour qu’une église lui soit dédiée, l’actuelle église Saint Roch dont la bénédiction solennelle eut lieu en août 1867.